Alors que le compte à rebours avant la Cérémonie d’Ouverture est lancé, un document d’état s’inquiète de “l’ampleur des défaillances” en matière de sécurité privée. Une préoccupation mise en lumière dans le compte-rendu de la réunion du comité ministériel des Jeux olympiques et paralympiques 2024.
Va-t-on voir des policiers et des gendarmes occuper les postes en principe confiés à la sécurité privée, lors des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ? C’est la question soulevée par le rapport pour le moins alarmant, émis par le Ministère des Sports, au mois d’avril. Dans ce document, les pouvoirs publics soulignent les carences du Comité d’organisation en termes de sécurité privée et émettent des préconisations visant à sauver les meubles, si le scénario d’un manque flagrant de sécurité se réalisait.
A date, les carences sont aussi visibles que variées : plusieurs marchés liés à l’événement sportif olympien attendent encore d’être attribués et le Comité d’organisation n’a pas émis de propositions alternatives. En clair, à moins de 90 jours du coup d’envoi, plus de mille postes d’agents de sûreté ne sont pas pourvus et plus de la moitié des lots n’a pas encore été attribuée à des sociétés de sécurité privée.
En haut de la liste des priorités du gouvernement : les quais de la Seine, qui doivent accueillir plus de 100 000 spectateurs à l’occasion des différentes épreuves qui s’y dérouleront. La Cérémonie d’ouverture doit notamment s’y tenir et en occuper un large segment s’étalant sur six kilomètres, vendredi 26 juillet 2024. C’est dans le cadre de cet événement que le risque de voir des policiers et des militaires se substituer aux agents de sécurité privée est le plus important. Une situation qui pourrait s’étendre sur la durée totale de la première semaine des Jeux afin d’en sécuriser les temps forts.
A qui la faute ? Comment en sommes-nous arrivés là ? La responsabilité, indique ce rapport dévoilé par nos confères du “Monde”, est partagée. Si l’absence d’anticipation et la désinvolture du Comité d’organisation olympique sont montrées du doigt, le manque de répondant du secteur de la sécurité privée semble lui aussi être un facteur déterminant. La quatrième vague d’appels d’offre aurait en effet reçu peu de réponses et les acteurs du secteur feraient preuve d’un manque flagrant de volontariat pour participer à la sécurisation des JOP 2024. Reste à savoir si ce piètre enthousiasme est lié à l’ADN de la profession ou au contenu des appels d’offre. En tout état de cause, au gouvernement, on “ne peut se satisfaire de l’ampleur de ces défaillances”. On se rappellera alors que dans chaque édition des Jeux olympiques et paralympiques du XXIe siècle, des policiers et des militaires avaient participé à la sécurisation des sites et des athlètes. Quelles que soient les évolutions des semaines à venir, Paris ne fera sans doute pas exception.