JO 2024 : quelle rémunération pour les agents de terrain ?

Grèves, primes, menaces de préavis… À l’instar des éditions précédentes (Tokyo, Rio, Londres), les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ont fait l’objet de chantages plus ou moins légitimes de la part des secteurs d’activité impliqués. À la clef, pour les travailleurs concernés : des primes, des bonus, des augmentations et autres avantages sonnant et trébuchant. Un domaine, pourtant, n’a pas participé à cette course à l’échalote : celui de la sécurité privée. Alors quel est le sort réservé aux agents de sûreté qui vont faire partie du dispositif des Olympiades ? Nous avons mené l’enquête.

14€ de l’heure par-ci, 100€ la journée par-là, des primes de formation, des formations rémunérées… C’est une poule aux œufs d’or qu’on promet aux agents de sûreté prêts à plonger dans la piscine olympique. Pourtant, la rémunération des personnels manque encore de clarté, à quelques jours du coup d’envoi. En effet, cette question n’est pas uniforme et aucune grille tarifaire n’a été rédigée par le Comité d’Organisation des Jeux de Paris (COJ) – sauf pour les agents recrutés directement par l’événement, ce qui n’est le cas que de 12% des effectifs.

Pour les autres, c’est-à-dire, les agents déjà en poste, mis à disposition des différents sites olympiques par leur employeur (des sociétés de sécurité privées ayant répondu aux appels d’offre du COJ et ayant obtenu des sites et des épreuves à sécuriser), c’est la rémunération dont ils disposaient au préalable qui prime. En d’autres termes, la plupart des agents de sûreté vont changer de lieu de travail tout en gardant une feuille de paie similaire. Toutefois, quelques variables d’ajustement ont été envisagées, telles que des augmentations de salaires de 7,5% sur la période des JOP 2024, financées par l’événement. 

« Une tentative d’appâter de potentiels agents, alors que le COJ a montré des signes de fébrilité ces dernières semaines. »

Cela étant, la question de la rémunération reste couverte de quelques zones d’ombres, à une semaine de la Cérémonie d’Ouverture (prévue le vendredi 26 juillet 2024). Alors que des postes restent vacants, les promesses salariales varient selon les offres d’emploi. Sur le site de recrutement Indeed, par exemple, des variations allant de 14h de l’heure à 100€ la journée peuplent les annonces. Sur France Travail et sur le site du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, on parle d’une rémunération au SMIC horaire additionnée à différentes primes selon les postes mais surtout selon les démarches effectuées. En premier lieu, signe de la défaillance en termes d’effectifs, les formations certifiantes permettant d’obtenir une carte professionnelle se voient attribuer une prime de 2000€ bruts, en plus de la rémunération qui leur est associée. Une tentative d’appâter de potentiels agents, alors que le COJ a montré des signes de fébrilité ces dernières semaines, notamment en permettant aux agents publics de rejoindre les rangs de la sécurité privée pendant la période des Jeux, ou en envisageant un renfort venu des forces militaires ou policières.

Les agents de sûreté auraient-ils dû faire peser sur le COJ les mêmes menaces que d’autres secteurs ? Les éboueurs, les policiers, les fonctionnaires de la RATP, pour ne citer que ceux-ci, sont parvenus à décrocher primes et récompenses en faisant peser la menace de la grève, Épée de Damoclès d’un événement d’une telle ampleur. Le secteur de la sécurité privée n’a pas choisi les mêmes méthodes et la question se doit d’être posée : les hommes et les femmes qui assureront la sécurité des publics, des sites et des athlètes finiront-ils au pied du podium ?

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